« Je pense que les peuples ont pris conscience du fait qu’ils avaient des intérêts communs et qu’il y avait des intérêts planétaires qui sont liés à l’existence de la terre, des intérêts que l’on pourrait appeler cosmologiques, dans la mesure où ils concernent le monde dans son ensemble ».
Pierre Bourdieu (1992)


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vendredi 28 juin 2024

Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°252 , Varia


 


Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°252 , Varia

Seuil

2024


 

Présentation de l'éditeur

Ce numéro Varia comprend quatre articles qui traitent de thématiques diverses : les sociabilités militantes en exil ; la sélection sociale par l’espace au sein du mouvement des Gilets Jaunes ; le syndicalisme d’entreprise dans une grande enseigne d’articles de sport ; et des pratiques « populaires » de placement permettant à de grandes firmes financières d’apparaître vertueuses.À partir d’une enquête auprès des militant·es du mouvement tunisien Enhada, exilé·es en France entre 1981 et 2018, Mathilde Zederman s’intéresse aux conditions de maintien et de transmission de l’engagement militant en exil. La fabrique d’un entre-soi permet d’accumuler des ressources pour protéger le groupe et assurer sa continuité, mais reste traversée par divers rapports de pouvoir qui entravent la reconfiguration du mouvement.Jean-Baptiste Devaux, Marion Lang, Antoine Lévêque, Christophe Parnet et Valentin Thomas ont suivi un petit groupe de Gilets Jaunes de la banlieue industrielle et populaire lyonnaise. Depuis un rond-point vécu comme un espace propice à la mobilisation des classes populaires racisé·es, l’évolution du mouvement vers des lieux du centre-ville conduit à la mise à l’écart de ce groupe, qui recentre son militantisme vers les banlieues populaires.Partant d’une enquête de terrain collective menée au sein de l’entreprise Decathlon, Karel Yon et Maxime Quijoux éclairent les contours d’un style spécifique de syndicalisme qu’ils appellent syndicalisme d’entreprise. Ils en étudient les conditions d’émergence, les valeurs revendiquées, les usages dont il fait l’objet et son articulation avec des formes de conflictualité au travail, soulignant notamment l’existence d’une allégeance salariale au projet d’entreprise.Sabine Montagne montre comment la référence au peuple a contribué, depuis le milieu du XXe siècle, à donner de la crédibilité aux firmes d’investissement les plus puissantes. La gestion indicielle, massivement alimentée par l’épargne populaire, leur a permis de devenir conseillers des gouvernements et opérateurs privés de l’État Social, et de bénéficier de la croyance selon laquelle l’intégration des classes peu fortunées au marché financier aurait fait émerger une finance raisonnable, distincte de la finance élitiste et spéculative.

 

 

vendredi 23 septembre 2011

Actes de la recherche en sciences sociales N° 189, Septembre 2011, L'évaluation : contextes et pratiques

Actes de la recherche en sciences sociales N° 189, Septembre 2011, L'évaluation : contextes et pratiques

Pour une sociologie critique des dispositifs d’évaluation
Sandrine Garcia et Sabine Montagne
« Réduire le temps d’attente et de passage aux urgences »
Une entreprise de réforme d’un service public et ses effets sociaux
Nicolas Belorgey
Gestion de la file d’attente et invisibilisation des précaires
Mensonge institutionnalisé dans une caisse primaire d’assurance maladie
Pascal Martin
Ce que l’évaluation fait au travail
Normalisation du client et mobilisation différentielle des collectifs dans les chaînes hôtelières
Sylvie Monchatre
Lectures critiques : Rémunération à la performance
Effets pervers et désordre dans les services publics
Maya Bacache-Beauvallet
Hors thème : Les portes fermées du journalisme
L’espace social des étudiants des formations « reconnues »
Géraud Lafarge et Dominique Marchetti

lundi 21 décembre 2009

en ligne: Revue de la régulation, numéro 5 - Crise du capitalisme financier

Notes de la rédaction

Edito. Crise du capitalisme financier.

Les théories hétérodoxes, et en particulier la théorie de la régulation, retrouveraient-elles une nouvelle jeunesse avec la reconnaissance officielle et très médiatique de la crise ? Cette dernière, n’est-elle pas née dans les années 1970, dans un contexte de crise ? La relation dialectique entre croissance et crise, entre le capitalisme en régime et ses crises, constitue une clé méthodologique. Chacun se souviendra également de la distinction établie en 1979 (1), et ayant fait florès depuis, entre petite et grande crises. À l’aune de cette typologie, la crise financière devenue manifeste pour tous en septembre 2008 s’inscrit assurément dans une grande crise, c'est-à-dire une période marquée par l’impossibilité pour le capitalisme, livré à une finance dérégulée, de permettre une croissance durable et une situation prolongée de plein emploi.

Pour autant, si la crise actuelle marque la fin d’une époque, celle d’un régime d’accumulation tiré par la finance, nombreuses sont les questions auxquelles est confrontée la pensée économique dans son ensemble et, tout particulièrement, l’économie standard. Manifestement, celle-ci n’a pas su comprendre les enchaînements propres à la crise, ni ceux propres au régime qui l’a précédé (l’usage actuel de la référence à la crise par ceux qui ont défendu l’efficience des marchés et institué le laisser-faire est à cet égard saisissant). Une approche en termes de régulation paraît fournir un cadre de pensée et une méthodologie plus pertinente, à la fois pour penser la crise (comme objet d’étude) et pour penser à partir de la crise. Attendue, voire anticipée, il n’empêche, la crise fait son travail en temps réel : elle se révèle comme un laboratoire social et politique où l’expérimentation et le tâtonnement sont la règle plutôt que l’exception. De sorte que la lisibilité du mode de régulation devient problématique : les hiérarchies et les complémentarités institutionnelles sont bousculées, tant sur le front du rapport salarial que sur la place et le rôle de l’État dans le jeu de la régulation ; et le régime de croissance est miné par des inégalités sociales profondes ; plus largement, le mode de développement bute sur des contraintes écologiques.

Le concept de crise n’est pas non plus sans poser question dans une analyse de la dynamique historique du capitalisme, particulièrement quand la crise devient un régime d’évolutions permanentes. Si pour caractériser le mode de régulation fordiste, la régularité de l’accumulation intensive avait permis de mettre en tension croissance et crise ; plein-emploi et sous-emploi, nous savons à quel point les relations entre le régime d’accumulation à dominante financière et son mode de régulation sont la source de blocages institutionnels, voire de contradictions et de conflits d’intérêts durables. Les années 1990, et plus encore les années 2000, prouvent, s’il est besoin, que la croissance peut se conjuguer à l’instabilité et l’exclusion.

(Ré)interroger la notion de crise pour mettre au jour la complexité des ajustements qui fondent la relation entre crise et régime d’accumulation apparaît donc comme un horizon analytique décisif pour penser le changement institutionnel permanent des institutions du capitalisme. Il s’agit là d’une visée qui, sans nul doute, renforce la nécessité d’une pensée économique historicisée et située, mais qui davantage encore doit intégrer l’analyse des pratiques et des représentations des acteurs.

C’est dans cette perspective que nous invitons le lecteur à lire ce dossier qui reflète le pluralisme de la Revue bien au-delà de la seule Théorie de la régulation, en espérant beaucoup des vertus heuristiques des analyses à chaud de la dynamique de transformation en cours.

(1) Robert Boyer, « La crise actuelle : une mise en perspective historique. Quelques réflexions à partir d'une analyse du capitalisme français en longue période », Critiques de l'Economie Politique , nouvelle série, n° 7-8, Avril-Septembre 1979, p. 3-113.

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Dossier : Crise du capitalisme financier
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Robert Boyer
Feu le régime d’accumulation tiré par la finance :
La crise des subprimes en perspective historique http://regulation.revues.org/index7367.html
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Frédéric Lordon
Après la crise financière : « réguler » ou refondre ?
Les insuffisances des stratégies prudentielles
After the financial crisis: regulation or radical overhaul ? The shortcomings of prudential policies http://regulation.revues.org/index7461.html
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Matthieu Charpe
Dette des ménages et instabilité financière
Households Debt and Financial Instability http://regulation.revues.org/index7464.html
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Maryse Farhi et Marcos Antonio Macedo Cintra
The Financial Crisis and the Global Shadow Banking System
La crise financière et le Global Shadow Banking System http://regulation.revues.org/index7473.html
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Samba Diop
La crise du crédit à risque américain : une interprétation par l’Hypothèse d’Instabilité Financière de Minsky
the american subprime crisis: a minskyan analysis http://regulation.revues.org/index7510.html
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Varia
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Aurélie Trouvé
Les régions, porteuses de nouveaux compromis pour l’agriculture ?
Regions : a Basis for New Compromises in Agriculture http://regulation.revues.org/index7550.html
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Sabine Montagne
Analyse économique du Droit versus Institutionnalisme. Une comparaison « en situation »
Economic Analysis of Law versus Institutionnalism. A “in situation” comparison http://regulation.revues.org/index7574.html
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Opinions - débats
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Gerald Epstein
Obama’s Economic Policy: Achievements, Problems and Prospects http://regulation.revues.org/index7459.html
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Bertrand Blancheton et Yves Jégourel
Les fonds souverains : un nouveau mode de régulation du capitalisme financier ? http://regulation.revues.org/index7500.html
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Bernard Vallageas
Analyse de la crise financière actuelle
Où vont-ils chercher ces milliards qu’ils n’ont pas? Comment l’État assureur en dernier ressort permet d’accéder à la Banque centrale européenne, prêteur en dernier ressort http://regulation.revues.org/index7544.html
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Agnès Labrousse et Thomas Lamarche
Vers une association d’économie politique hétérodoxe ?
Entretien avec Nicolas Postel et Richard Sobel http://regulation.revues.org/index7540.html
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Notes de lecture
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Dominique Plihon
Gabriel Colletis et Bernard Paulré (Dir.), Les nouveaux horizons du capitalisme – Pouvoirs, valeurs, temps, Economica, 2008. http://regulation.revues.org/index7495.html
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Gabriel Colletis et Bernard Paulré
Réponse de Gabriel Colletis et Bernard Paulré à la note de lecture de Dominique Plihon http://regulation.revues.org/index7486.html
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Thomas Lamarche
Frédéric Lordon (Dir.), Conflits et pouvoirs dans les institutions du capitalisme, Paris, Presses de Sciences Po, 2008. http://regulation.revues.org/index7452.html
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Hadrien Saiag
Michele Cangiani & Jérôme Maucourant (Dir.), Essais de Karl Polanyi, introduction de M. Cangiani et J. Maucourant, postface d’Alain Caillé et Jean-Louis Laville, Paris, Seuil, 2008. http://regulation.revues.org/index7455.html
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Pascal Grouiez
Zvi Lerman (Dir.), Russia’s Agriculture in Transition, Factor Markets and Constraints on Growth, Lexigton Books, 2008. http://regulation.revues.org/index7491.html
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Julien Vercueil
Dani Rodrik, Nations et mondialisation. Les stratégies nationales de développement dans un monde globalisé, Paris : La Découverte, coll. « Textes à l’appui », 2008. http://regulation.revues.org/index7494.html
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Lucien Karpik
Réponse de Lucien Karpik à la note de lecture de Nicole Azoulay http://regulation.revues.org/index7489.html

Consultez la Revue de la régulation http://regulation.revues.org/